Jigal Collection JIGALPOLAR, septembre 2014
Ange Simeoni est un voyou qui bien que retiré des affaires est au courant de bien des choses…
À sa demande, Stanley, petit voleur à la tire, vient de dérober la mallette d’un agent très spécial tout droit sorti du ministère…
Vingt ans plus tôt, Marc Kervadec est conseiller des princes africains. C’est un barbouze qui, du Mali au Burkina Faso en passant par le Togo, veille au grain, chaperonne les présidents et protège les intérêts de la France. Il y a tellement de richesses ici…
Au même moment, à Aix-en-Provence, Margot, jeune et belle femme éthérée, brûle sa vie par les deux bouts entre les visites impromptues de Marc…
Ailleurs, le colonel, vieux briscard de la DGSE, distribue les rôles à son armée de l’ombre. Les valises d’argent liquide circulent et s’envolent même de temps à autre pour des destinations inconnues…
Et parfois la machine se grippe, les planètes se rencontrent, l’amour s’en mêle, les dossiers disparaissent, les juges enquêtent, les présidents africains décèdent brutalement… Il suffit de si peu de chose…
Pour André Fortin, la vie est d’abord ce qu’elle fait de nous et ensuite seulement ce que nous en faisons. Elle réserve à tout homme des aléas, des chances et des surprises qui font pencher la barque d’un côté ou de l’autre. Demeure le choix, fugace, à peine conscient, celui du naufragé qui va, dans la fureur de la tempête et au petit bonheur la chance, saisir une corde parmi tant d’autres. Liberté oui, mais si l’on y pense, liberté infime. Voilà ce qu’on ressent à la lecture de ses romans. Aussi ses personnages, broyés par les systèmes conservent-ils tous, au fond, cette parcelle d’humanité qui nous émeut, quoi qu’on en dise, quoi qu’on en pense. Ici va se dévoiler la face cachée de la Françafrique. Un mercenaire, sorte de soldat perdu au service de l’État. Stan, un tout jeune délinquant, un peu naïf, un peu voleur. Ange, un vieux briscard, instrument bien malgré lui du drame qui se joue… Et puis il y a Margot, jeune femme éthérée, et l’amour, l’attente, la drogue peut-être et la mort… Sans oublier le blanchiment, les dictateurs là-bas, les barbouzes partout, les malfrats ici au service des puissants, le juge obstiné, l’enquête difficile et embrouillée… Il y a des vies qui passent à côté… des engagements qui se perdent dans le désert… des désespoirs qui font vivre… des serments qu’on n’oublie pas… André Fortin a été juge, mais le romancier qu’il est devenu se garde aujourd’hui de juger.… C’est beau et triste à la fois !